Luanda - L'Angola a réitéré dimanche (26), au siège de l'ONU à New York, l'engagement ferme du Président João Lourenço en tant que facilitateur mandaté par l'Union africaine pour aider à la recherche de la paix et de la sécurité dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon une note à laquelle ANGOP a eu accès, cette position a été exprimée par le représentant angolais aux Nations Unies, l'ambassadeur Francisco da Cruz, lorsqu'il s'exprimait lors de la réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la situation en RDC.
Le diplomate a axé son intervention sur trois points clés, à savoir la situation actuelle en RDC, le Processus de Luanda et la voie à suivre.
Concernant la situation en RDC, il a jugé préoccupante la recrudescence de la violence observée ces dernières semaines à l'est du pays.
Il a mentionné que le président João Lourenço, mandaté par l'Union africaine pour assurer la médiation dans la crise entre la RDC et le Rwanda, "a exprimé sa profonde préoccupation face à l'escalade du conflit et à la grave détérioration de la situation de paix et de sécurité dans l'Est de ce pays", notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu".
Selon l'ambassadeur Francisco da Cruz, l'Angola condamne et répudie fermement ces actions, qui représentent une violation flagrante et inacceptable du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024.
Pour les autorités angolaises, elles mettent en péril tous les efforts et les progrès réalisés dans le cadre du Processus de Luanda en vue d’une résolution pacifique de ce conflit, alertant que cette situation pourrait avoir des conséquences imprévues sur la sécurité régionale si elle n’est pas résolue immédiatement.
Il a donc appelé les parties au conflit à respecter les droits de l’homme, les lois humanitaires internationales et à protéger les civils.
Il a également demandé que l’intégrité et la sécurité du personnel du Mécanisme ad hoc de vérification renforcé (ARVM) déployé à Goma, au Nord-Kivu, soient préservées dans le cadre des efforts de facilitation de l’Angola.
Concernant le processus de Luanda, l'ambassadeur a souligné les progrès significatifs réalisés dans sa mise en œuvre, mettant en avant les efforts de médiation et de paix entrepris par le Président João Lourenço.
Ces initiatives, a-t-il souligné, ont contribué à la déclaration d’un cessez-le-feu le 4 août 2024, à l’adoption du Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures de sécurité de défense du Rwanda.
Elles ont également contribué à l’opérationnalisation du Mécanisme de vérification ad hoc renforcé (RAVM) le 5 novembre 2024 ; l'adoption du Concept d'Opérations (CONOPs) et la signature du Mémorandum d'Entente (MoU) entre le Gouvernement angolais et la MONUSCO, le 23 de ce même mois, pour soutenir les opérations terrestres de la RAVM.
Il a précisé que la seule question en suspens pour finaliser et consolider le projet d'accord de paix est liée à la divergence concernant la résolution de la question du M-23, qui, selon le diplomate, était à la base du report du sommet tripartite Angola-RDC-Rwanda, prévu le 15 décembre, dans la capitale angolaise.
Le Sommet réunirait les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda).
Il a mentionné que, dans le cadre de son engagement indéfectible à poursuivre les consultations pour faire avancer le Processus de Luanda, le Président João Lourenço a envoyé un message à son homologue rwandais, Paul Kagame, le 18 décembre, qui a été remis par le ministre des Relations Extérieures, Téte Antonio.
À la fin de son discours, l'ambassadeur Francisco da Cruz a souligné que, selon le Président angolais, le conflit et les défis sécuritaires à l'est de la RDC n'ont pas de solution militaire.
« Il exhorte donc les parties à revenir immédiatement à la table des négociations », a-t-il insisté.
Il a encouragé toutes les parties à éviter toute action ou rhétorique susceptible d’aggraver les tensions, y compris le langage provocateur ou les déclarations publiques incendiaires. Cela, a-t-il souligné, rend contreproductifs les efforts diplomatiques visant à parvenir à une solution durable à ce conflit de longue date.
La réunion du CS sur la situation en RDC a été marquée par des allocutions de la Ministre d'Etat, des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
Le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC et Chef de la Mission de stabilisation, Bintou Keita, et la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence et du personnel, Joyce Msuya, ont également pris la parole.
SC/SB