Le premier ministre hongrois Viktor Orban, qui fait cavalier seul en Europe en renforçant ses échanges gaziers avec la Russie, se rend à Moscou samedi matin pour les funérailles du dernier dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev , a indiqué le secrétaire d'État à la communication internationale.
Il va «rendre hommage au défunt Mikhaïl Gorbatchev», accompagné d'une délégation hongroise, a-t-il indiqué sur Twitter, au lendemain de l'annonce par le géant russe Gazprom du maintien à l'arrêt du gazoduc Nord Stream, vital pour l'Europe.
Le Kremlin assure qu'aucune rencontre n'est prévue avec Vladimir Poutine. «D'après nos informations, il ne va venir que pour faire ses adieux à Gorbatchev. Il n'y a eu aucune demande pour des entretiens», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence de presse russe Ria-Novosti.
Un lien singulier avec la Russie
Les funérailles du dernier dirigeant de l'Union soviétique se déroulent samedi à Moscou. Mikhaïl Gorbatchev s'est éteint mardi soir à l'âge de 91 ans des suites d'une «longue et grave maladie», selon l'hôpital où il était soigné. Il a marqué l'Histoire en précipitant, malgré lui, la disparition de l'empire soviétique en 1991, alors qu'il essayait de le sauver avec des réformes démocratiques et économiques, mettant ainsi fin à la Guerre froide.
Budapest a été libérée par l'Armée rouge en 1945 et la Hongrie est ensuite passée sous domination soviétique. En 1956, une insurrection a été écrasée par les blindés du bloc. Viktor Orban entretient régulièrement la mémoire de ce soulèvement.
Son déplacement intervient alors que Gazprom a annoncé vendredi la prolongation de l'arrêt du gazoduc Nord Stream pour maintenance. À contre-courant, la Hongrie a, elle, rendu public mercredi un renforcement de ses échanges avec Gazprom et reçoit des livraisons supplémentaires de gaz, au moment où ses partenaires Européens sont confrontés à une forte réduction des quantités fournies. Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban a tissé des liens avec la Russie, une collaboration maintenue malgré l'invasion russe de l'Ukraine.
Par Le Figaro avec AFP