La Suède succède ce dimanche à la République Tchèque à la présidence du Conseil de l’Union européenne. Stockholm sera donc à la tête des négociations et des compromis avec le Parlement européen.
« Une Europe plus sûre, plus verte et plus libre », c’est le slogan retenu par Stockholm pour sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Si ces grandes lignes ont été élaborées avec les deux prédécesseurs de la Suède, la République Tchèque et la France, comme le veut la règle, chaque pays impose sa marque sur la présidence et pousse certains dossiers plus que d’autres.
La priorité numéro une sera la sécurité et le soutien économique et militaire à l’Ukraine ainsi que la lutte contre la criminalité internationale transfrontalière. Parmi les défis à relever, il y a l’approvisionnement de l’Union européenne en énergie et l'accélération de la transition vers la neutralité carbone.
Les autres priorités de ce mandat de la Suède seront la résilience, la transition écologique et les valeurs démocratiques au sein de l’UE. Mais aussi la volonté de promouvoir le libre-échange et d'écarter tout réflexe protectionniste, une priorité qui pourrait créer des tensions au moment où Paris et Berlin veulent durcir le ton face au protectionnisme des États-Unis.
Une présidence sans excès de zèle
À Bruxelles, on s'attend à une présidence suédoise sans excès de zèle qui ne voudra pas faire de remous. En effet, le royaume scandinave a toujours traditionnellement gardé une certaine distance vis-à-vis de l'Union européenne. Preuve en est, son refus d'entrer dans la zone euro.
C'est donc tout en retenue que Stockholm a annoncé son intention de relancer plusieurs négociations et accords de commerce, malgré un contexte qui n'est pas favorable. En effet, plusieurs pays, dont le couple franco-allemand, sont actuellement vent debout contre les États-Unis et son Inflation reduction Act, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Hery. Ce plan de 420 milliards d'euros d'aides est dénoncé comme protectionniste, car réservé aux firmes implantées outre-Atlantique. Cela entraînera « des distorsions de concurrence aux dépens des entreprises de l'UE », selon le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
Sur le plan commercial, les intentions suédoises semblent s'opposer aux velléités franco-allemandes contre les États-Unis. Il faudra parvenir à un compromis et réussir à huiler les rouages. La question est : comment ? On en aura sans doute une première indication lors du prochain Conseil des ministres franco-allemand, prévu fin janvier. Paris et Berlin pourraient alors en préciser un peu plus leurs positions sur ce dossier.
Source: RFI