Le chef de l’ONU Antonio Guterres se rend mardi 7 et mercredi 8 mars 2023 à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, son troisième voyage en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie, a annoncé mardi son porte-parole.
Le secrétaire général des Nations unies est arrivé en Pologne mardi, d’où il poursuivra sa route vers Kiev, avant de s’entretenir mercredi avec le chef de l’État ukrainien afin notamment d’évoquer la poursuite de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué dans un communiqué Stéphane Dujarric.
Cet accord, conclu le 22 juillet sous l’égide de l’ONU et la Turquie, visait à exporter depuis les ports d’Ukraine les céréales bloquées par les combats, et a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre.
Il a permis l’exportation de quelque 20 millions de tonnes de céréales et, après avoir été reconduit mi-novembre pour les quatre mois d’hiver, expire désormais le 18 mars.
Antonio Guterres doit repartir mercredi de Kiev et être de retour à New York jeudi après-midi.
Aucun autre détail n’a été dévoilé sur cette visite surprise, la troisième du chef de l’ONU -- après deux voyages en avril et en août derniers -- dans ce pays en guerre depuis son invasion par la Russie le 24 février 2022.
40 % de la population a besoin « d’assistance humanitaire »
À l’occasion du premier anniversaire du déclenchement de la guerre, le 24 février dernier, le chef de l’ONU avait dénoncé devant le Conseil de sécurité les souffrances du peuple ukrainien depuis un an, les résumant en quelques mots : leur « vie est un véritable enfer ».
Le conflit « a provoqué la mort, la destruction et des déplacements à grande échelle », causant « d’indicibles souffrances », avait déclaré Antonio Guterres devant les 15 membres du Conseil, dont les États-Unis et la France étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères Antony Blinken et Catherine Colonna.
Antonio Guterres avait souligné que quelque 17,6 millions de personnes, soit près de 40 % de la population, avaient besoin « d’assistance humanitaire et de protection » et que 40 % des habitants n’avaient pas assez à manger. « La guerre a déclenché en Europe une crise migratoire sans précédent depuis des décennies », avec plus de huit millions de réfugiés à travers le Vieux Continent et plus de cinq millions de déplacés dans le pays, avait-il lancé.
Le 22 février dernier, à l’ouverture d’une session de l’Assemblée générale de l’ONU consacrée à l’Ukraine, Antonio Guterres avait jugé que l’invasion russe était « un affront à notre conscience collective », appelant le monde à s’« éloigner du gouffre » d’un conflit dont le « pire » reste peut-être à venir.
Le lendemain, l’Assemblée générale avait adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à cette paix « juste et durable », exigeant un retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine.
En revanche, le Conseil de sécurité, où la Russie dispose du droit de veto, n’a pris aucune décision sur l’Ukraine malgré plus de 40 réunions en un an.
Depuis 12 mois, Antonio Guterres a régulièrement proposé ses bons offices pour un éventuel rôle de médiateur entre Kiev et Moscou si les deux belligérants souhaitent entamer un dialogue, rappelle souvent son porte-parole Stéphane Dujarric.
Source:Ouest-France avec l’AFP