Le pays avait obtenu en 1993 une série d’exceptions sur plusieurs questions européennes, notamment en matière de défense. Les Danois ont voté mercredi à presque 67 % pour y mettre fin, trois mois après le début de la guerre en Ukraine.
Les Danois ont voté à presque 67 %, mercredi 1er juin, en faveur d’une intégration à la politique de défense de l’Union européenne (UE), selon le décompte de 97 % des bulletins de vote.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal important. A nos alliés en Europe et l’OTAN, et au [président Vladimir] Poutine. Nous montrons que, quand Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous autres nous nous rassemblons », a déclaré la première ministre, Mette Frederiksen. « Il y a eu une Europe avant le 24 février, avant l’invasion russe et il y a une Europe après », a-t-elle ajouté.
Les chefs de l’UE, Ursula von der Leyen et Charles Michel, se sont félicités du vote « historique » du Danemark. « Je salue le message fort d’engagement envers notre sécurité commune envoyé par le peuple danois », a tweeté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « convaincue que le Danemark et l’UE tireront profit de cette décision ». « Le peuple du Danemark a fait un choix historique », a déclaré de son côté le président du Conseil européen, Charles Michel.
La défense européenne prend de l’ampleur
Deux semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Mme Frederiksen avait annoncé un accord avec la plupart des partis du Parlement pour soumettre la fin de l’exception danoise à un référendum, ainsi que d’importants investissements militaires pour franchir la barre des 2 % du PIB consacrés au budget de la défense souhaités par l’OTAN.
Pays traditionnellement eurosceptique, le Danemark avait obtenu en 1993 une série d’exceptions, baptisée « opt outs » (« options de retrait ») sur plusieurs questions européennes, notamment en matière de défense. Le pays scandinave – membre fondateur de l’OTAN – n’a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l’UE.
Jadis marginale, la politique de défense des Vingt-Sept a pris de l’ampleur ces dernières années, même si l’idée d’une armée européenne fait encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.
Par Le Monde avec AFP