KHARTOUM (Reuters) - L'armée soudanaise s'est emparée du pouvoir lundi à Khartoum après avoir arrêté le Premier ministre du gouvernement civil et au moins sept personnes ont été abattues par des militaires et 140 autres blessées pendant des manifestations contre ce coup de force.
Le général Abdel Fattah al Burhan, chef du Conseil de souveraineté qui partageait jusqu'alors le pouvoir avec un gouvernement civil, a annoncé lundi la dissolution de cette instance de transition ainsi que celle du gouvernement et a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays.
L'officier a décrété l'état d'urgence en expliquant que l'armée avait la responsabilité de protéger la sécurité du pays, tout en promettant de rendre le pouvoir à un gouvernement civil à l'issue d'élections en juillet 2023.
Cette promesse n'a guère convaincu les dizaines de milliers de jeunes Soudanais qui ont incendié des pneus et érigé des barricades dans les rues de Khartoum et d'Omdurman, sur l'autre rive du Nil, pour dénoncer le coup d'Etat.
Selon un responsable du ministère de la Santé, au moins sept manifestants ont été tués par balles près du quartier-général de l'armée et 140 autres blessés au cours d'affrontements avec les militaires.
Les Forces pour la liberté et le changement, l'alliance civile qui avait mené les manifestations contre Omar el Béchir en 2019, ont appelé dans la soirée les Soudanais à utiliser tous les moyens pacifiques à leur disposition, dont la désobéissance civile, pour "renverser les militaires".