Mogadiscio - Les élections en Somalie suivront, à partir de 2024, le principe "une personne, une voix", ont annoncé ce dimanche, à Mogadiscio, le gouvernement et les États fédéraux, dans un accord historique qui met fin à un système électoral indirect complexe et controversé.
Ce nouveau mode de scrutin, qui n'est plus appliqué depuis 1969 dans ce pays de la Corne de l'Afrique, entre en vigueur lors des élections locales prévues le 30 juin 2024, avant les élections des parlements et des gouvernements régionaux prévues le 30 novembre de la même année.
"Les élections en République fédérale de Somalie doivent donner à la population la possibilité de voter démocratiquement selon le principe 'une personne, une voix'. Le système électoral doit encourager un système politique multipartite, qui doit être indépendant, pacifique et exempt de corruption", lit-on dans l'accord, cité par l'agence France-Presse (AFP).
A l'exception de la région séparatiste du Somaliland, ce pays, indépendant depuis 1960, n'a pas connu d'élections au suffrage universel depuis 1969, des mois avant l'arrivée au pouvoir de Siad Barré.
Les dernières élections se sont déroulées selon un système indirect complexe, basé sur les clans, composante fondamentale de la société somalienne.
Ce système était régulièrement source de tensions et d'instabilité qui, selon des observateurs cités par l'AFP, ont favorisé l'insurrection violente des islamistes radicaux des Shebab, qui assombrissent le pays depuis 2007.
Lors des prochaines élections présidentielles, prévues en 2026, les électeurs éliront un président et un vice-président, ce qui implicitement met fin à la fonction de Premier ministre et installe un gouvernement présidentiel.
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, élu en mai 2022, avait promis en mars que les prochaines élections nationales et régionales seraient basées sur le principe "une personne, une voix".
L'accord qui vient d'être annoncé a été conclu lors d'une réunion du forum consultatif national qui a réuni Hassan Cheikh Mohamoud, le Premier ministre, Hamza Abdi Barre, et les dirigeants des États fédéraux.
Pays fragile de la Corne de l'Afrique, la Somalie fait face depuis 2007 à une rébellion sanglante des islamistes radicaux du groupe Al-Shebab.
Elle est également confrontée à des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment une sécheresse historique qui a débuté fin 2020 et des inondations ces dernières semaines qui ont déplacé des centaines de milliers de personnes.