Praia - Le gouvernement du Cap-Vert a autorisé la concession de terres à 50 familles de Chã das Caldeiras, île de Fogo, touchée par l'éruption volcanique de 2014, et contribuera à la construction de maisons, selon une ordonnance entrée en vigueur ce mercredi, a révélé Lusa.
"Avec la perte de leurs maisons, les familles touchées par l'éruption ont cessé d'avoir des revenus et de la production, ce qui a considérablement affecté l'économie locale de Chã das Caldeiras", justifie l'arrêté du ministère des Finances, publié le 03 mai, «en prenant soin de l'intérêt public que constitue la réactivation de la vie économique locale » et de « donner vie aux familles » de ce village, à côté du volcan de Fogo.
L'ordonnance autorise la "concession gratuite d'utilisation privée à 50 familles de traitement des terres" à Bangaeira, Chã das Caldeiras, pour "construire leurs logements", les bénéficiaires recevant également un projet de construction et la licence respective, en plus d'une contribution de l'État de 500 mille escudos (4 500 euros), à allouer de manière progressive par le ministère de l'Equipement, de l'Aménagement du Territoire et du Logement.
Ce partage financier est destiné à la conclusion "brute" du logement, avec une période globale de neuf mois à cet effet, selon le décret, signé par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Olavo Correia.
Près de huit ans après l'éruption qui a rayé Chã das Caldeiras de la carte, la population, à près de 2 000 mètres d'altitude sur l'île capverdienne de Fogo, continue de revenir sur terre, essayant de reconstituer ce qui ne restait que de mémoire.
À 9h45 le 23 novembre 2014, le volcan Fogo est entré en éruption et la lave n'a cessé de couler que 77 jours plus tard. Ce jour de novembre, Chã das Caldeiras, un village de la municipalité de Santa Catarina, à côté du volcan Fogo, alors avec 210 familles, environ 1 300 personnes et une douzaine de pensions pour touristes, avait disparu.
Comme dans tous les précédents, il n'y a pas eu de morts, mais la violence de l'éruption a entraîné l'émission de 11 000 tonnes de gaz par jour, formant une énorme colonne éruptive qui existe toujours dans les environs du village.
"Il a réussi à avaler tous les biens, les immeubles, les logements, les hôtels, les pensions. Tout a été englouti par la lave. Il fallait reconstruire Chã das Caldeiras", a expliqué, précédemment, dans une interview à Lusa, le maire de Santa Catarina do Fire, Alberto Nunes.
La lave qui a ensuite couru sur plusieurs fronts pendant plus de deux mois a provoqué la destruction totale des principaux villages de Chã das Caldeiras et d'une importante zone agricole, laissant des centaines de personnes sans leurs humbles maisons, mais surtout sans moyens de subsistance, faute de terre fertile.
Peu à peu, la population revient à une Chã das Caldeiras qui renaît de ses cendres, avec des maisons en construction, en roche, utilisant la croûte de lave solidifiée.