Alors que la République démocratique du Congo (RDC) continue de vivre l’une des crises humanitaires les plus complexes et les plus anciennes d’Afrique, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé, vendredi, un plan régional d’intervention afin de venir en aide aux réfugiés congolais à travers le continent africain.
Selon le HCR, le plan de 605 millions de dollar américain permettra de soutenir les Congolais qui se sont réfugiés dans les pays voisins, à travers les régions du Sud et des Grands Lacs. Plus d’un million de réfugiés et de demandeurs d’asile congolais sont accueillis sur le continent africain, la majorité en Ouganda (479.400), au Burundi (87.500), en République-Unie de Tanzanie (80.000), au Rwanda (72.200), en Zambie (52.100), en République du Congo (28.600) et en Angola (23.200).
L’Ouganda reste le plus grand pays d’accueil des réfugiés de la RDC sur le continent africain. Rien qu’en 2022, les attaques de groupes armés dans l’est de la RDC ont entraîné l’exil de quelque 98.000 réfugiés vers l’Ouganda, où près d’un demi-million de réfugiés congolais au total sont désormais accueillis.
Face à cet afflux important de réfugiés congolais, le HCR et ses partenaires appellent la communauté internationale à assurer un soutien continu à ces généreux pays d’accueil. Outre l’aide d’urgence, le but est de promouvoir l’autonomie et la résilience économiques des réfugiés et des communautés d’accueil vulnérables.
Près de 6 millions de déplacés internes
Sur le terrain, les installations et les camps ont atteint ou dépassé leur capacité dans de nombreux pays d’accueil des réfugiés, et les services de base disponibles tels que les soins de santé, l’eau et l’assainissement sont soit poussés à leurs limites, soit trop coûteux.
« L’insécurité alimentaire est aussi une préoccupation croissante, les gens ayant du mal à se procurer les produits de première nécessité en raison de la hausse des prix liée aux conséquences du conflit en Ukraine », a déclaré lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève, Olga Sarrado Mur, porte-parole du HCR.
De plus, un contexte socio-économique et politique fragile - exacerbé par les effets durables de la pandémie de Covid-19 - combiné à une insécurité permanente due aux attaques récurrentes de groupes armés non étatiques, à la violence intercommunautaire et aux graves violations des droits de l’homme, limitent les possibilités pour les personnes déplacées de retrouver leur foyer. « Ces facteurs devraient entraîner des flux continus de réfugiés vers les pays voisins en 2023 », a ajouté Mme Sarrado Mur.
En RDC même, plus de 5,8 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays par le conflit. Dans les provinces de l’Est, où opèrent plus de 132 groupes armés non étatiques, la majorité des déplacés sont accueillis dans des entrepôts, des écoles, des églises ou au sein des communautés d’accueil. Depuis mars 2022, au moins 521.000 personnes ont été contraintes de fuir dans la seule province du Nord-Kivu.
Source: ONU Info
